09 septembre 2006

Le Mariage de Flo et Salem - Episode IV




La blondeur de Camille, soleil des héliotropes noirs.

Le soir du mariage de Florence et Salem, à Sousse, la réception au restaurant des « trois dauphins » a réuni la famille et les amis dans une grande salle décorée de tissus berbères et de splendides tapis, comme une immense tente de nomades.

Avant le repas, pendant le buffet apéritif, comme je ne perds jamais tout à fait Camille de vue, j’ai remarqué, dispersées parmi les invités, trois longues jeunes femmes, brunes bien sûr, cheveux brillants aile de corbeau, yeux noirs aux reflets vifs, profils aigus, qui le regardaient intensément, ne le quittant que brièvement des yeux pour revenir toujours vers lui, comme fascinées par sa lumineuse chevelure blonde. Loulou, dans son costume champagne, indifférent, assis un peu à l’écart de la fête, jouait, sa psp posée sur ses genoux, l’esprit ailleurs.





Sans se concerter, elles ont fait la même chose. Chacune à son tour s’est approchée de lui, discrètement, mais de plus en plus près. Et puis, ne pouvant plus se contenter de contempler sa blondeur, et du bout d’un doigt léger, furtif, chacune a touché la merveille, comme pour s’assurer qu’elle était bien réelle, doucement, sans appuyer pour ne pas le déranger.

La troisième, un peu moins sage, {{ larirette, larirè-êt-te}} de ses doigts écartés, a soulevé une mèche sur sa tempe pour faire briller les fils d’or dans la lumière d’un spot. Il a tourné la tête vivement, la fixant de ses yeux bleus, avant de lui décocher un des sourires dont il a le secret. Elle s’est troublée, rougissant comme une gamine prise la main dans le pot de confiture avant de bafouiller : « -- Alors… Camille… ça va ? Tu ne t’ennuies pas ?-- Non, non je fais juste une petite pause » !

Plus tard c’est une des danseuses traditionnelles qui est venue le chercher pour le faire danser au milieu d’elles. Et finalement il a été rejoint sur la piste par ses admiratrices et presque submergé.



Toutes les femmes et les jeunes femmes de l’assemblée semblaient captivées par ce miracle d’exotisme : les cheveux blonds d’un enfant de neuf ans et deux mois aux yeux bleus.