09 septembre 2006

Le Mariage de Florence et Salem - Episode III.

Et in terra pax hominibus bonae voluntatis.



Les parents de Salem nous ont reçus chez eux avec beaucoup de gentillesse, de dignité et de simplicité, ils ont été accueillants et hospitaliers, tout naturellement. Ils nous ont fait les honneurs de leur maison et nous ont remerciés d’être venus de si loin pour assister au mariage de leur fils et de Florence.

Le papa de Salem est croyant et pratiquant, sa religion est l’Islam. Il prie cinq fois par jour, et, sauf si c'est impossible, à la mosquée. La cérémonie religieuse a eu lieu dans le cadre familial. L’Imam est venu et a béni l’union des époux, sur la terrasse abritée devant la maison, entouré des anciens de la famille auxquels Salem m’a fait l’honneur, le grand honneur inattendu, de me demander de me joindre pour représenter la famille française.

Pour nous, qui ne comprenions pas, l’Imam a expliqué en français le contenu de la cérémonie et la nature des textes religieux, les premières sourates du Coran. Nous avons vu un homme souriant et rayonnant, habité par sa foi, modeste et pétillant d’intelligence. Tout de suite après tous les invités sont venus successivement et par deux complimenter les mariés et leur présenter leurs vœux de bonheur.

Hamadi, le papa de Salem s’est approché de moi et m’a dit posément en me regardant bien en face, sérieusement et avec gentillesse : « Vous êtes chrétiens, nous sommes musulmans. Ce qui est fondamental c’est que nos deux religions sont monothéistes, c’est ça qui compte, c’est ça l'essentiel. Alors il n’y a pas vraiment de différence importante. En Tunisie nous pratiquons un Islam de tolérance et de modération. Soyez les bienvenus». C'était un moment très fort. Merci Hamadi.

Salem m’avait dit que son mariage mixte, interreligieux et interculturel, était un grand sujet de conversation pour les personnes les plus âgées de sa famille un peu inquiètes des changements qui pouvaient en résulter. Le message de son papa n’était pas une formule de politesse convenue mais l’expression d’une conviction mûrement réfléchie.

J’en suis persuadé, et j’ai ressenti une grande émotion à l’entendre me dire ce que je pense profondément. Deux personnes qui croient en quelque chose et à la tolérance ne sont pas si différentes l'une de l'autre. Et, j’en suis sûr, cette pensée peut sauver le monde. Propager ce message est peut-être la seule façon de le sauver. Banalité cucul, Utopie fumeuse, Message d'espoir ? C'est vous qui voyez. En tout cas on peut toujours essayer.

... Et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.