26 septembre 2006

Message de Camille.

26 Septembre 2006 / 13 heures 49.




"Coucou tout le monde, ca va bien ? Moi oui.

Je me suis fait des copains : Bilel, Skander, Miriam, Mirém, Vincent, Amin, et plein d'autres...

Je suis allé à Sousse en week-end chez papy Hamadi et mamie Souad. C'est le ramadan, tout le monde va bien, sauf que Nessrine et Ahmed sont fatigués. Je suis allé dans un parc aquatique pas très grand mais bien à Sousse.

Je suis le premier de la classe pour la lecture; j'ai eu 18 sur 20 au test de lecture. Le maitre est sympa, je vais partir à l'école, je ne mange pas à la cantine. L'école est bien, j'ai commencé les cours d'arabe, 4h par semaine. Salem va m'aider pour l'arabe, maman pour le reste.

Gros bisous. Camille, Maman et Salem vous embrassent fort.

Papa c'est bientôt ton anniversaire... "

09 septembre 2006

La vraie vie du vrai Camille


Comme ce petit Loulou a tendance à prendre toute la place sur mon Blog, je tente d'en créer un pour lui tout seul... sa Maman, son Papa, son Beau-Papa, ses Mamies, ses Papis, sa famille, ses amis et amies, bien sûr ! J'ai l'espoir de pouvoir y insérer des photos.

Et, si ça marche, les posts antérieurs, par exemple :

ci-dessous.

Camille - 01


Mon très cher petit-fils.

Primo-posté le 8 Septembre 2005.



Camille, 5 ans, Mars 2002.

Il est poisson, du 7 Mars, blond, mais soutenu, il a les yeux bleus,
et, d'après sa monitrice de ski, il a aussi la fossette qui tue.
Je lui laisse la responsabilité de ce propos énigmatique.

Fond de caractère : tendre et enjoué, curieux et éveillé.
Signe pas du tout particulier : aime bien jouer à la bagarre.
Point faible : craint les chatouilles.

Est-il absolument indispensable de préciser qu'il me fait fondre ?
Pour un premier message à son sujet est-ce satisfaisant ?



Camille - 03


Les Mercredis devraient durer deux jours.

Primo-posté le 6 Octobre 2005.

Depuis la rentrée scolaire nous avons la chance de nous occuper de Camille presque tous les Mercredis. Je vais le chercher à l’école le Mardi soir, puis séance chez l’orthophoniste, et direction la maison.

Il fait sérieusement ses devoirs et apprend sa poésie, nous aussi. Après ça, c’est la fête jusqu’au soir du Mercredi quand je le raccompagne chez son Papa qui l’emmène le Jeudi matin car il habite plus près de l’école.

Normalement Camille fait le programme à l’avance et bien sûr il nous faudrait au moins quarante huit heures pour réaliser à peine les deux tiers de ce qu’il a prévu.
Cette fois-ci ça a été pire que d’habitude, car je lui ai demandé une contribution à mon Blog.


Il n’était pas enthousiasmé par l’idée d’écrire un texte, même en coopération, alors il m’a fait un dessin qui s’intitule :




Mante Religieuse Tueuse.

Il pensait qu’une fois publiée son œuvre serait automatiquement diffusée à tous les internautes de par le monde. Je craignais de le décevoir, mais il m’a finalement avoué qu’il était plutôt soulagé.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir, puis sur "Précédente" pour revenir au Blog.

Le Mariage de Florence et Salem - Episode III.

Et in terra pax hominibus bonae voluntatis.



Les parents de Salem nous ont reçus chez eux avec beaucoup de gentillesse, de dignité et de simplicité, ils ont été accueillants et hospitaliers, tout naturellement. Ils nous ont fait les honneurs de leur maison et nous ont remerciés d’être venus de si loin pour assister au mariage de leur fils et de Florence.

Le papa de Salem est croyant et pratiquant, sa religion est l’Islam. Il prie cinq fois par jour, et, sauf si c'est impossible, à la mosquée. La cérémonie religieuse a eu lieu dans le cadre familial. L’Imam est venu et a béni l’union des époux, sur la terrasse abritée devant la maison, entouré des anciens de la famille auxquels Salem m’a fait l’honneur, le grand honneur inattendu, de me demander de me joindre pour représenter la famille française.

Pour nous, qui ne comprenions pas, l’Imam a expliqué en français le contenu de la cérémonie et la nature des textes religieux, les premières sourates du Coran. Nous avons vu un homme souriant et rayonnant, habité par sa foi, modeste et pétillant d’intelligence. Tout de suite après tous les invités sont venus successivement et par deux complimenter les mariés et leur présenter leurs vœux de bonheur.

Hamadi, le papa de Salem s’est approché de moi et m’a dit posément en me regardant bien en face, sérieusement et avec gentillesse : « Vous êtes chrétiens, nous sommes musulmans. Ce qui est fondamental c’est que nos deux religions sont monothéistes, c’est ça qui compte, c’est ça l'essentiel. Alors il n’y a pas vraiment de différence importante. En Tunisie nous pratiquons un Islam de tolérance et de modération. Soyez les bienvenus». C'était un moment très fort. Merci Hamadi.

Salem m’avait dit que son mariage mixte, interreligieux et interculturel, était un grand sujet de conversation pour les personnes les plus âgées de sa famille un peu inquiètes des changements qui pouvaient en résulter. Le message de son papa n’était pas une formule de politesse convenue mais l’expression d’une conviction mûrement réfléchie.

J’en suis persuadé, et j’ai ressenti une grande émotion à l’entendre me dire ce que je pense profondément. Deux personnes qui croient en quelque chose et à la tolérance ne sont pas si différentes l'une de l'autre. Et, j’en suis sûr, cette pensée peut sauver le monde. Propager ce message est peut-être la seule façon de le sauver. Banalité cucul, Utopie fumeuse, Message d'espoir ? C'est vous qui voyez. En tout cas on peut toujours essayer.

... Et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.

Le Mariage de Flo et Salem - Episode IV




La blondeur de Camille, soleil des héliotropes noirs.

Le soir du mariage de Florence et Salem, à Sousse, la réception au restaurant des « trois dauphins » a réuni la famille et les amis dans une grande salle décorée de tissus berbères et de splendides tapis, comme une immense tente de nomades.

Avant le repas, pendant le buffet apéritif, comme je ne perds jamais tout à fait Camille de vue, j’ai remarqué, dispersées parmi les invités, trois longues jeunes femmes, brunes bien sûr, cheveux brillants aile de corbeau, yeux noirs aux reflets vifs, profils aigus, qui le regardaient intensément, ne le quittant que brièvement des yeux pour revenir toujours vers lui, comme fascinées par sa lumineuse chevelure blonde. Loulou, dans son costume champagne, indifférent, assis un peu à l’écart de la fête, jouait, sa psp posée sur ses genoux, l’esprit ailleurs.





Sans se concerter, elles ont fait la même chose. Chacune à son tour s’est approchée de lui, discrètement, mais de plus en plus près. Et puis, ne pouvant plus se contenter de contempler sa blondeur, et du bout d’un doigt léger, furtif, chacune a touché la merveille, comme pour s’assurer qu’elle était bien réelle, doucement, sans appuyer pour ne pas le déranger.

La troisième, un peu moins sage, {{ larirette, larirè-êt-te}} de ses doigts écartés, a soulevé une mèche sur sa tempe pour faire briller les fils d’or dans la lumière d’un spot. Il a tourné la tête vivement, la fixant de ses yeux bleus, avant de lui décocher un des sourires dont il a le secret. Elle s’est troublée, rougissant comme une gamine prise la main dans le pot de confiture avant de bafouiller : « -- Alors… Camille… ça va ? Tu ne t’ennuies pas ?-- Non, non je fais juste une petite pause » !

Plus tard c’est une des danseuses traditionnelles qui est venue le chercher pour le faire danser au milieu d’elles. Et finalement il a été rejoint sur la piste par ses admiratrices et presque submergé.



Toutes les femmes et les jeunes femmes de l’assemblée semblaient captivées par ce miracle d’exotisme : les cheveux blonds d’un enfant de neuf ans et deux mois aux yeux bleus.